mercredi, avril 16, 2025

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Victimes de violences sexistes dans les transports : le 31 17 méconnu


L’augmentation des agressions sexuelles dans les transports

En 2024, les incidents d’agressions sexuelles dans les transports ont connu une hausse de 6%. Pour contrer ce fléau, les autorités ont récemment mis en avant l’importance du numéro d’urgence 3117, qui est dédié aux violences sexistes et sexuelles. Dans une salle sécurisée au cœur du 10e arrondissement de Paris, une équipe d’agents s’affaire à répondre aux appels de ce service, qui fonctionne 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Lors d’un appel poignant, une jeune fille en larmes rapporte une agression survenue à la sortie d’un bus. L’agent, formé pour maintenir son calme, collecte rapidement des informations cruciales, comme la description de l’agresseur et les circonstances de l’incident, avant d’alerter les forces de l’ordre. Cette rapidité d’intervention témoigne de l’efficacité du dispositif, qui a enregistré une augmentation de 30% des interpellations pour agressions sexuelles, et de 54% des verbalisations pour outrages sexistes par rapport à l’année précédente.

Le rôle fondamental du 3117

Malgré son rôle essentiel, le numéro 3117 souffre encore d’un manque de notoriété. En 2024, seulement 900 des plus de 12 000 appels reçus étaient liés aux violences sexistes et sexuelles. Pour beaucoup, ce numéro reste inconnu, comme l’illustre l’appel d’un homme, perdu, cherchant simplement des indications pour son train. Ainsi, le défi majeur reste d’améliorer la visibilité de ce service d’urgence.

Un dispositif en constante évolution

Au-delà de la réponse immédiate, le 3117 s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les violences dans les transports. Après une intervention, les victimes sont rappelées pour les soutenir et les encourager à déposer plainte. Sandrine Charnoz, en charge de la lutte contre le harcèlement à la RATP, souligne l’importance d’offrir un suivi adapté aux victimes, leur permettant de voir cette démarche comme un acte fort.

Les agents de sécurité sont spécifiquement formés pour gérer ces situations avec délicatesse. Benjamin Poret, représentant de la Sûreté Ferroviaire, insiste sur la nécessité d’une approche douce, tout en veillant à obtenir des informations précises et rapides sur le lieu et les circonstances de l’agression.

De plus, un formulaire de plainte en ligne a été mis en place, facilitant ainsi le dépôt de plaintes pour les victimes qui ne peuvent ou ne souhaitent pas se déplacer. En seulement quelques mois, des milliers de plaintes ont été déposées via ce moyen, prouvant que cette méthode incite de nombreuses femmes à agir.

Le rôle crucial des témoins

Le soutien des témoins a également évolué au fil des années. En 2016, seulement 10% des victimes bénéficiaient de l’aide de témoins; ce chiffre a maintenant grimpé à 23%. Former ces témoins est vital pour créer un environnement où les victimes se sentent soutenues et en sécurité.

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, aborde également l’importance de la vidéoprotection, avec 80 000 caméras déployées pour assurer la sécurité dans les transports. Ces dispositifs permettent d’obtenir des preuves essentielles en cas d’agression, facilitant ainsi le travail des autorités. En effet, 30% des interpellations pour des délits flagrants en 2024 ont été possibles grâce à la surveillance vidéo.

Un défi toujours d’actualité

Malgré les efforts déployés, le combat contre les violences sexuelles dans les transports reste un défi important. Le 3117 représente actuellement 78% des alertes de violences sexuelles en Île-de-France, une statistique qui met en lumière l’étendue du problème. Sandrine Charnoz note que 80% des victimes ont moins de 30 ans, et la moitié d’entre elles sont mineures, ce qui souligne la nécessité d’éduquer et de sensibiliser les plus jeunes.

Pour cela, des actions de sensibilisation ciblées sur les réseaux sociaux tels que TikTok et Snapchat sont entreprises, afin d’apprendre aux jeunes comment réagir en cas de besoin et à les encourager à s’exprimer sans culpabilité.

Valérie Pécresse adapte également ses objectifs: il est primordial d’accroître la connaissance du 3117 parmi les victimes et les témoins. Bien que les résultats commencent à se faire sentir, il reste encore un chemin à parcourir avant d’atteindre l’objectif d’une société où chaque utilisateur se sent en sécurité dans les transports.

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