dimanche, avril 20, 2025

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Portrait

Vingt ans après, la génération Nintendogs évoque ses compagnons virtuels.


Nintendogs : Un Jeu qui a Marqué une Génération

Il y a deux décennies jour pour jour, le 21 avril 2005, les joueurs au Japon plongeaient dans l’univers de Nintendogs, un jeu captivant sur la console portable Nintendo DS. Les passionnés européens ont pu découvrir ce titre à partir du 7 octobre de la même année, suscitant un engouement sans précédent. En moins d’une semaine, le jeu a vu ses ventes dépasser les 160 000 exemplaires, et les ventes de la Nintendo DS ont quadruplé. Avec 23,9 millions de copies écoulées à l’international, Nintendogs s’est affirmé comme le deuxième jeu le plus vendu de la machine, juste après Mario Kart DS, et a su capturer le cœur des jeunes amoureux des animaux.

Lou, aujourd’hui âgée de 20 ans, évoque son expérience : « Petite, je rêvais d’avoir un animal de compagnie, mais mes parents n’étaient pas d’accord. J’ai donc exploré plusieurs jeux vidéo avec des animaux, et Nintendogs était l’un des premiers qui m’a vraiment marquée.»

Une Expérience de Soins Virtuels

Inspiré du célèbre Tamagotchi, le jeu propulse les joueurs dans le quotidien de l’entretien de chiens virtuels. Grâce au stylet et à l’écran tactile de la DS, les utilisateurs peuvent nourrir, caresser, laver et sortir leurs compagnons à quatre pattes. Avec un microphone intégré, il est également possible d’appeler, d’apprendre des tricks aux chiens et d’assister à des compétitions de dressage. Lou se rappelle : « Quand on gagnait un tournoi, on recevait des récompenses en monnaie virtuelle pour acheter des accessoires et des jouets pour nos chiens, ce qui ajoutait un véritable objectif au jeu.»

Des Moments de Compassion

Mélody, une étudiante de 21 ans, fait également écho à ses souvenirs affectifs liés à un de ses chiens virtuels : « J’étais particulièrement attachée à un labrador blanc qui ressemblait à un chien de la pochette. C’était mon premier compagnon virtuel.» Elle ajoute : « Parfois, lorsque je laissais le jeu de côté, je retrouvais mes chiens sales et affamés. Je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la pitié pour eux.»

La dynamique de jeu enrichie par les innovations de la Nintendo DS a indubitablement contribué à la popularité de Nintendogs au milieu des années 2000. Shigeru Miyamoto, le créateur du jeu, a même envisagé une adaptation pour la Nintendo Wii, mais a rapidement réalisé que l’absence de microphone rendrait l’expérience incomplète. « Sur Wii, il n’était pas possible de parler à son chien et la distance entre la télé et la manette aurait rompu cette sensation de proximité», a-t-il confié lors d’une interview.

Un Concept Axé sur le Grand Public

Contrairement aux jeux plus compétitifs comme Super Mario Bros ou The Legend of Zelda, Nintendogs se démarque par son approche simple et détendue. Mélody témoigne : « Dans les jeux parfaits pour conquérir, je devais m’appuyer sur des compétences particulières. Avec Nintendogs, je pouvais me relaxer sans pression, jouer à mon rythme. C’était parfait pour déstresser.» Nintendo a clairement voulu séduire les joueurs occasionnels, ceux qui ne cherchent pas à s’immerger dans des quêtes ardues.

Vingt ans plus tard, les console de Mélody a été revendue, tandis que celle de Lou a été mise au rebut. Bien qu’elles conservent toutes deux de doux souvenirs de leur enfance, elles s’accordent à dire qu’elles ne se verraient plus jouer à Nintendogs aujourd’hui. « Je pense que je m’ennuierais rapidement», conclut Lou. Contrairement à d’autres franchises emblématiques de Nintendo, comme Pokémon ou Super Mario, Nintendogs n’a pas eu de suite sur la Nintendo Switch, et Mélody le considère comme un « produit d’une époque » désormais révolue.

Un Héritage Durable

Malgré sa disparition des rayons de consoles modernes, Nintendogs continue de vivre dans les mémoires de ceux qui ont eu la chance de l’expérimenter. Il a façonné les attentes des joueurs envers les simulations d’animaux et a ouvert la voie à d’autres jeux dans le même registre. Ce titre unique a su établir un lien particulier avec un public jeune, transformant des rêves d’enfance en réalité virtuelle, même si la nostalgie demeure parfois la seule façon de revivre ces moments emblématiques.

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