La lutte contre la spéculation sur les prix de la sardine : Un engagement collectif nécessaire
Zakia Driouch, secrétaire d’État en charge de la pêche maritime, a souligné l’urgence de combattre la spéculation liée au prix de la sardine, surtout durant la période de repos biologique. Cette phase, essentielle pour la régénération des ressources halieutiques, voit les prix de la sardine grimper, ce qui met en péril le pouvoir d’achat des consommateurs. Driouch a plaidé pour un effort collectif afin de contrer ces pratiques spéculatives, qui demeurent une priorité pour le ministère.
Facteurs influençant le prix de la sardine
Lors d’une déclaration, Zakia Driouch a expliqué que le prix de la sardine, comme pour de nombreux autres produits, est principalement déterminé par les lois de l’offre et de la demande. Les fluctuations de ces prix peuvent être attribuées à divers facteurs, notamment les coûts de production qui touchent directement les opérations des navires de pêche. Elle a affirmé que pendant cette période de repos, le prix de la sardine ne devrait pas excéder entre 17 et 20 dirhams le kilogramme. Actuellement, le prix d’une caisse de sardines sur les marchés de gros est fixé à environ 400 dirhams, ce qui représente un prix acceptable pour les consommateurs.
Amélioration des infrastructures de commercialisation
Zakia Driouch a également rappelé les efforts substantiels que le ministère a déployés au cours des vingt dernières années pour améliorer les infrastructures de commercialisation des produits de la mer. Parmi ces initiatives, on trouve la création de plusieurs marchés de gros et de vente au détail, permettant ainsi une meilleure distribution des produits halieutiques. Actuellement, il existe dix marchés de gros et 22 marchés de poisson, dont certains sont situés dans des ports majeurs, complétés par 47 points de vente établis dans des centres de débarquement et villages de pêche.
Mesures pour la gestion durable des pêcheries
À partir du 1er janvier 2025, des mesures significatives entreront en vigueur pour encadrer la gestion des pêcheries de petits pélagiques le long de la façade atlantique. Cela engendrera l’arrêt temporaire des activités des flottes de pêche côtière spécialisées dans la sardine sur les côtes sud d’Agadir. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté de gestion durable des ressources halieutiques, tout en tenant compte des répercussions des changements climatiques, notamment l’augmentation des températures de l’eau, qui affecte la reproduction et le renouvellement des stocks.
Driouch a précisé que la période de repos biologique, qui dure deux mois dans certains ports, joue un rôle crucial en matière de protection de la reproduction des sardines. Cette stratégie vise à améliorer la capacité reproductive des espèces et à restaurer les stocks disponibles. En parallèle, la fermeture d’une zone de reproduction au large de Safi a également été mise en place pour garantir la protection des sardines locales.
Protection des jeunes sardines
En plus de ces mesures, une attention particulière est accordée à la protection des jeunes sardines. Une zone à forte concentration de poissons juvéniles sera fermée pour une durée d’un an, basée sur des études approfondies réalisées par l’Institut national de recherche halieutique (INRH). Cette initiative, qui se terminera 15 jours avant le début du mois de Ramadan, vise à réduire l’impact de la pêche sur les ressources juvéniles et à favoriser leur développement.
Une vigilance nécessaire face à la spéculation
Zakia Driouch a mis en lumière la nécessité de lutter contre la spéculation excessive sur les prix de la sardine, en insistant sur les risques liés à la prolifération des points de vente non contrôlés et des pratiques commerciales irrégulières. Ces éléments nuisent aux efforts de régulation et à l’équilibrage du marché.
Les mesures mises en place sont déterminantes pour préserver les stocks de sardines, dont la biomasse a déjà enregistré un recul significatif, avec une baisse de 10 % au niveau national et jusqu’à 30 % pour la sardine seule en 2024. En revanche, d’autres espèces comme l’anchois et le maquereau ont vu leur capture augmenter, favorisée par des conditions climatiques plus favorables.
Engagement pour un avenir durable
Zakia Driouch a réaffirmé l’engagement indéfectible du ministère à soutenir cette politique de réforme, en collaborant étroitement avec toutes les parties prenantes du secteur. Cette mobilisation est essentielle pour garantir la durabilité des ressources maritimes et des activités économiques qui en dépendent. Elle conclut en soulignant que ces mesures sont non seulement cruciales pour le présent, mais aussi pour assurer l’avenir des pêcheries au Maroc, assurant ainsi la pérennité de cette industrie vitale.